Le projet de plantation en Ouzbékistan mené par AFOR
Sols secs et salinisés, près de l'Amou-Daria. En 2017.
Le projet en résumé :
Vazir et sa région sont les terres où Bahor, présidente d'AFOR, a passé sa jeunesse. Sensibilisée au désastre écologique qui se joue dans sa région en ce moment, c'est tout naturellement qu'elle a souhaité œuvrer pour tenter d'améliorer la conditions des sols, mais également des hommes et des femmes y vivent et en vivent.
La situation agricole actuelle engendre une dégradation très rapide des sols, et sans doute irréversible si un taux de salinité trop élevé est atteint. Plus rien ne pourra alors pousser.
C'est pourquoi nous essayons de passer un message aux locaux en développant la plantation de mûriers ; tout en accompagnant cet effort via la présence de touristes accueillis chez eux lors de rencontres chez l'habitant pendant les voyages d'AFOR. Chaque voyageur solidaire qui part en Ouzbékistan avec AFOR participe à ce changement pour la sauvegarde des sols, et donc de la vie dans la région du Khorezm.
La situation agricole dans le région du Khorezm :
Depuis des millénaires, la présence humaine dans la région du Khorezm s'articule autour de la rivière Amou-Daria qui prend sa source dans les montagnes du Tadjikistan et de l'Afghanistan et s'écoule sur plus de 2000kms jusqu'à la mer d'Aral. La vallée de l'Amou-Daria a été façonnée de complexes réseaux d'irrigation par les mains humaines depuis longtemps, et au delà des champs irrigués, ce sont des paysages désertiques ou semi-désertiques qui dominent.
La région du Khorezm est sèche et reçoit très peu de pluie (100mm/an environ), ce qui rend la question de l'eau primordiale pour les activités agricoles. L'irrigation a toujours été nécessaire à la présence de l'agriculture dans cette région, mais le fait que l'Amou-Daria est à son niveau le plus haut en été (fonte des neiges et pluies dans les montagnes lointaines) a assuré aux habitants des régions sèches ouzbèkes et turkmènes traversées par la rivière une quantité d'eau suffisantes pendant des siècles afin d'irriguer leurs cultures.
La domination des soviétiques dans la région et leurs nouvelles directives agricoles ont transformé le visage de l'agriculture dans la région du Khorezm et plus généralement dans toutes les plaines traversées par l'Amou-Daria.
La mono-culture intensive de riz et de coton fut imposée. Avec elle, son lot de mécanisation, pesticides, fongicides, semences modifiées et bien sûr un modèle d'irrigation lui aussi intense. Depuis que ces monocultures existent, la qualité du sol ne cesse de se dégrader, et le taux de salinité augmente. Dans certaines régions plus au Nord de la région de Vazir, le taux de salinité a atteint un tel niveau que les terres sont devenues stériles.
L'irrigation intensive par submersion (riz) ou par aspersion (coton) utilise des quantités d'eau énormes car ces deux plantes en sont très demandeuses. Sauf, que cette région est aride et sèche. L'évaporation est extrême; la quantité d'eau nécessaire et utilisée pour l'arrosage est démesurée par rapport à la quantité d'eau utilisée dans d'autres régions plus adaptées à la culture de ces deux plantes.
L'évaporation de grandes quantité d'eau sur les mêmes parcelles entraîne un important dépôt de sel sur le sol. Il y a du sel dans l'eau; mais tous les sols ne sont pas aptes à assimiler de la même manière le sel. Et, le sol de cette région ne peut pas assimiler facilement les quantités de sel qui se déposent à sa surface par évaporation. La taux de salinité augmente, et peu à peu rend la terre de moins en moins fertile; jusqu'à ce qu'elle "meurt" car presque plus aucune plante ne peut y pousser normalement.
Le labour intensif, l'usage de pesticides et fongicides sont autant de facteurs aggravants à la dégradation rapide de la qualité du sol; de la vie (santé des hommes et animaux) et biodiversité du sol et de l'environnement.
Une fois faibles et salinisés les sols sont presque condamnés car il est très difficile d'abaisser rapidement et à coût raisonnable la salinité d'une parcelle. Surtout, que les nappes phréatiques des rivières peuvent elles aussi devenir salinisées et le sel remonte alors par capillarité même si l'épiderme externe du sol est à l'origine non salinisé.
Projet yourtes et mûriers:
Ce dernier projet tient cœur à l'association. Nous proposerons donc à terme une nuit sous la yourte près de nos plantations.
La plantation des mûriers nous as été conseillé par les anciens du village; ces arbres protègent de la salinité mais ils sont aussi des arbres nourriciers (feuille pour les vers à soie)
La présidente Mme Navbakhor BOUDOT est ambassadrice de la soie en Europe; c'est tout naturellement que nous allons foncer vers ce nouveau projet.